Durée du séjour en maternité.

Son but

Dernière étape d’une longue attente, le moment tant attendu est arrivé. Le séjour en maternité permet, lorsque vous êtes une maman néophyte, d’acquérir quelques gestes simples quotidiens pour bien s’occuper de votre nouveau-né, des notions importantes pour l’allaitement, soit artificiel soit au sein. Le but est que vous puissiez juger de l’état de bien-être de votre enfant, et reconnaître autant que possible un besoin spécifique et savoir y répondre. De plus, lorsqu’il y a eu épisiotomie ou césarienne, ce laps de temps permet de faire les premiers soins qui seront relayés à domicile par vous-même.

Ce séjour permet aussi de s’occuper du nouveau-né. Il est vrai que la majorité des bébés vont bien, c’est dans un but de prévention qu’on s’intéresse à lui. Certaines maladies peuvent passer inaperçues et pour cette raison on réalise systématiquement un dépistage. Il s’agit de la phénylcétonurie*, de l’hypothyroïdie* et de l’hyperplasie des surrénales*. La mucoviscidose* va rejoindre cette liste au cours de l’année 2002. D’autres maladies peuvent faire l’objet de recherche en fonction des antécédents familiaux ou des données de l’examen clinique ou en fonction de l’origine des parents (la drépanocytose*…).

Sa durée

La durée de ce séjour est variable d’une maternité à l’autre. La durée moyenne est environ de 4 à 5 jours, un peu plus longue en cas de césarienne et bien sûr lorsqu’il existe des raisons médicales concernant la santé de la maman ou du nouveau-né.

Cette durée peut être ramenée à 2 ou 3 jours dans certaine maternité car il est vrai qu’une maternité normale n’est pas une maladie et que 2 à 3 jours suffisent peut être pour atteindre les objectifs habituellement atteints en 4-5 jours. La fin d’un séjour en maternité peut parfois ressembler à un séjour hôtelier et certaines femmes se plaignent de difficultés pour se reposer dans un environnement hospitalier. Il doit être possible, si la femme le désire, et surtout s’il s’agit du deuxième enfant, d’écourter son séjour lorsque aucune raison médicale ne la retient.

L’organisation des lieux

Les chambres en maternité dépendent de l’ancienneté de l’établissement. Les nouvelles constructions tiennent mieux compte des besoins d’organisation mais aussi des exigences des mamans. Les chambres à deux lits s’adaptent mal au besoin d’intimité et de repos de cette période particulière.

Dans certaines maternités, les chambres sont dédoublées avec d’un côté le lit de la maman, et de l’autre côté séparé par une cloison transparente, le berceau du nouveau-né. Cela permet au nouveau-né de dormir sans être dérangé par les allées et venues des visiteurs. Cela améliore aussi le sommeil de la maman.

Il existe bien sûr la nursery qui rend service lorsque la maman est épuisée et a besoin de récupérer. Le bébé peut être alors confié à la nursery au bon soin des puéricultrices. Il est cependant difficile, dans une nursery, de respecter le rythme biologique propre à chaque enfant. C’est la maman qui s’en occupe le mieux pour peu qu’on l’aide et qu’on lui donne les moyens de le faire. Et la relation entre elle et son enfant ne peut que s’affermir. La nursery ne peut donc être qu’une solution ponctuelle.

Une journée en maternité

Les quatre ou cinq jours que vous allez passer en maternité, se dérouleront de manière assez semblable. La journée est rythmée par les besoins de l’enfant. Les tétées ou les biberons, et les soins. Entre ces évènements, alterneront repos, soins et surveillance pour la maman, visites familiales et amicales, visites médicales.

Schématiquement, la journée commence souvent très tôt, vers 7 heures par la visite de l’infirmière. C’est la tournée de la tension, la température et du pouls. S’ensuit le temps de la toilette et du petit-déjeuner. Différentes visites vont se succéder ensuite dans la matinée. Visite de la sage-femme, du pédiatre et de l’obstétricien. Enfin, l’après-midi est réservé au repos et à la famille ou aux amis.

Le pédiatre fait une visite par jour ou tous les deux jours. Il est le lien entre la maternité et la surveillance médicale ultérieure de l’enfant. Il réalise l’examen médical de la première semaine de vie du bébé. Cet examen pédiatrique prolonge celui réalisé en salle de naissance et donne lieu à un certificat de santé. Celui-ci doit être adressé à la CAF qui adressera en retour à la maman des étiquettes donnant droit à un remboursement de 100% des visites médicales obligatoires des deux premières années de vie du bébé. Il ne faut pas hésiter à lui poser des questions. Il est là pour répondre à toutes les interrogations des mamans, au même titre que l’obstétricien ou la sage-femme.

La sage-femme est probablement la personne la plus présente et la plus disponible pour répondre aux interrogations des mamans. C’est elle aussi qui fait les soins du périnée, de l’épisiotomie si celle-ci a été réalisée, ou de la cicatrice de la césarienne. Elle surveille les paramètres médicaux relevés au petit matin et informe le médecin si elle note des anomalies. Elle fait donc le lien avec les médecins gynécologues obstétriciens. Elle peut aussi organiser des groupes d’information sur des thèmes divers.

Selon les besoins, les circonstances, d’autres intervenants peuvent entrer en jeu. Le psychologue peut intervenir lorsqu’il existe une détresse morale, qu’elle soit spontanée liée à cet événement bouleversant au sens propre du terme ou qu’elle soit en rapport avec une grossesse ou un accouchement difficile pour des raison médicales ou sociales. Lorsqu’il existe des difficultés sociales et/ou financières, l’intervention de l’assistante sociale peut permettre de trouver des solutions adaptées à la situation de la maman. Le kinésithérapeute agit en cas d’œdème* des membres inférieurs ou de douleur du dos lorsque la maman est restée trop longtemps immobilisée. De plus, il peut lui donner des conseils sur la rééducation périnéale.

En dehors de ces visites, il y a le rythme imposé par le bébé. Les tétées, les soins et les siestes. S’il s’agit d’un allaitement au sein, et de surcroît le premier, il est important que vous soyez soutenue par les conseils de la sage-femme ou de la puéricultrice. La question de l’allaitement vous est posée bien avant l’accouchement. C’est dire l’importance d’une préparation de l’équipe pour accompagner au mieux la première tétée : respecter l’intimité de ce moment tout en vous aidant à réaliser votre décision. La réussite d’un allaitement au sein dépend beaucoup de sa bonne pratique et de cette première tétée. Ce court séjour en maternité doit donc vous permettre d’acquérir les bons gestes de l’allaitement et de pouvoir faire face aux éventuelles difficultés qui pourront apparaître.

Cette éducation sanitaire se fait donc individuellement, à l’occasion des soins ou des visites. Elle peut aussi se faire en groupe, permettant d’aménager un temps de discussion.

C’est donc un séjour d’apprentissage lorsque vous êtes maman pour la première fois. Comment s’occuper de mon enfant dans le quotidien ? Comment réussir mon allaitement au sein ? Quels sont les principes de l’allaitement artificiel ? Comment va se développer mon bébé pendant les premiers mois ? Quels sont les intérêts de la vitamine D et du fluor ? Comment va évoluer mon corps ? Que devient l’épisiotomie ?… Ce sont autant de questions auxquelles ce séjour devrait permettre de répondre.

Les formalités administratives

La loi oblige à déclarer à l’officier de l’état civil du lieu, la naissance d’un enfant dans les trois jours qui suivent. Cette déclaration peut être faite par le père de l’enfant s’il a été présent à l’accouchement, sinon par tous ceux qui ont assisté à sa naissance lorsque la mère a accouché hors de son domicile (code civil, articles L.55-L.56).

Dans la pratique, l’acte de naissance est rédigé en salle de naissance par la sage-femme puis envoyé à la mairie dont dépend le lieu de naissance.

Par la suite, plusieurs cas de figures peuvent se présenter selon le statut des parents. Lorsqu’ils sont mariés, le mari doit se rendre, muni du livret de famille, à la mairie dans un délai de 8 jours pour confirmer la déclaration de la naissance.

Lorsque les parents ne sont pas mariés mais ont fait une reconnaissance préalable de l’enfant à naître, le compagnon doit s’y rendre muni de cet acte de reconnaissance dans les mêmes délais (code civil, art L.62, L.335).

Lorsqu’ils ne sont pas mariés et qu’il n’y a pas eu de reconnaissance préalable, le compagnon doit s’y rendre muni de son extrait de naissance et de celui de sa compagne. Les livrets de familles ainsi que les cartes nationales d’identité respectifs des deux parents peuvent aussi servir pour cette formalité.

A la sortie

A la fin de son séjour, l’équipe médicale vous remettra le carnet de santé de votre enfant ainsi que nombre de documents résumant les recommandations faites durant votre séjour.

Une prescription médicale est remise à la maman et au bébé.

Pour la maman

Il s’agit des soins pour l’épisiotomie ou de la cicatrice de césarienne, de la prescription d’une pilule contraceptive adaptée au mode d’allaitement choisi et des contre-indications éventuelles propre à chaque femme. La date de la consultation de surveillance post-natale vous sera donnée si vous souhaitez être suivie par un médecin de l’établissement. Si vous souhaitez être suivie par un médecin de ville, le rendez vous est à prendre aux alentours de la 8ème semaine après l’accouchement.

En cas de césarienne, d’insuffisance veineuse importante ou de phlébite antérieure, un traitement anticoagulant est débuté pendant votre séjour en maternité. Ce traitement sera poursuivi pendant quelques jours à domicile pour éviter la survenue de phlébite* fréquente après l’accouchement.

Un supplément en calcium peut être prescrit si vous allaitez au sein.

La rééducation périnéale ne sera débutée qu’après la visite post-natale lorsque l’examen du périnée est satisfaisant.

Pour le bébé

Il s’agit de la prescription de vitamine D et de fluor. La vitamine D se trouve en très faible quantité dans le lait maternel. Le lait maternisé peut être enrichi en vitamine D. Néanmoins, dans le cadre de la prévention contre le rachitisme, il est recommandé de donner en supplément aux enfants jusqu’à l’âge de 18 mois. Le fluor lui participe à la prévention contre la carie dentaire. Pour être efficace, il doit être pris dès les premières semaines de la vie et ceci jusqu’à l’âge de 6 ans environ.

Les nouveau-nés pesant moins de 3 kg, à la vitamine D, ils recevront en plus des vitamines A, E et C. Pour faciliter les prises sans les multiplier, ces vitamines sont mélangés dans le même flacon.

Lorsque l’allaitement se fait au sein, un supplément de vitamine K, elle aussi en faible quantité dans le lait maternel, est rajouté dans l’ordonnance destinée au nouveau-né. La prise est hebdomadaire, à raison d’une ampoule de 2 mg toutes les semaines pendant toute la durée de l’allaitement. La vitamine K est un des éléments indispensables à une coagulation normale du sang.

Source : http://www.unilim.fr/gynov/perinat/public/infogrossesse/sejour.htm